Réfugiés et otages de surcroît

N’attendant rien d’un accord européen le soulageant de leur grand nombre, le gouvernement conservateur grec a trouvé une manière expéditive de se débarrasser des réfugiés : ils sont renvoyés à la mer sans autre forme de procès, en contravention avec la convention internationale qui veille à leur protection. Une enquête du New York Times qui s’appuie sur les ONG et les gardes-côtes turcs établit que plus d’un milliers de réfugiés ont fait l’objet de 31 expulsions successives. C’est donc une politique et non pas des cas isolés.

En plein dans la pétaudière européenne

Comment démentir le démantèlement de l’Europe qui se poursuit ? Dans tous les domaines, les intérêts nationaux prennent le pas et l’élan européen est à retrouver. Ce n’est pas le sommet de cette fin de semaine qui va inverser la vapeur, qui ne va être qu’une étape mouvementée de la recherche d’un compromis. L’impasse des négociations sur le Brexit symbolise à sa manière l’état des relations entre les membres de l’Union, faute de trouver les modalités d’un divorce à l’amiable entre anciens partenaires.

Il faudrait inventer les réfugiés s’ils n’existaient pas

L’Aquarius est à quai dans le port de Marseille, dans l’attente qui se présente longue de l’obtention d’un hypothétique pavillon lui permettant de reprendre sa mission de sauvetage. Reprenant symboliquement le flambeau, le Mare Jonio et l’Astral poursuivent sa veille dans les eaux internationales au large de la Libye, mais pour combien de temps encore ? Pour les autorités européennes, les ONG sont des fauteurs de trouble dont l’action humanitaire doit impérativement cesser, ils ne sont pas loin du but.